J’ai avalé mon histoire comme j’ai mangé la tienne, Poète, Sculpteur ou Peintre d’éternité au présent… Quel repas, dis-tu, avons-nous partagé ? À quand, et avec qui , le prochain ? On verra... On lira ... | Marie-Thérèse PEYRIN - Janvier 2015

Armand DUPUY

Une ambiance aquaphile décuplée... [ à l'Encre ou au Fusain...]...

 

COMME DE L'EAU SUR UNE PIERRE

 

sur qui retourne en quête de son ancienne quête

la nuit se ferme à lui comme l'eau sur la pierre

comme l'air sur un oiseau

comme se ferment deux corps quand ils s'aiment.

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Alejandra PIZARNIK | Extraction de la pierre de folie 

Traduction Jacques ANCET | Ypfilon. éditeur | 2012

 

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Photo M T  PEYRIN  Mai 2013 |Aux Abords d'Ordi.

 

 

De mieux en mieux environnée de présences silencieuses, elle regarde qui la regarde dans un filet bellement démaillé, raccommodé ici ou là, à la sauvette...  Les mots - poissons véloces, dans une mer tendue comme un drap d'eau voltigeur, pianotant des arpèges sous les vents dominants. Parfois très doux. Alternance de pensées étales et de levées d'espace. Croyances de sémaphores ajustées au plus aigu des joies prodigues ou débarquées. Une sorte d'attente qui  prend le temps à rebours. Attente natatoire...

7  Mai 2013



Regard soutenu...

En pensant à Jérémy LIRON et Armand DUPUY

 

Si l'on pouvait installer un caméra devant un paysage et prendre une image tous les cent ans, la projection du film montrerait bien comment les parties meubles du sol glissent sur les pentes et disparaissent dans les cours d'eau.

Le film ferait voir aussi que ce déplacement ne s'opère pas de façon égale et continue.  L'érosion laisse des temps de répit aux matériaux transportés : ils en profitent pour se déposer dans les fissures, sur les replats, dans les fonds de vallées. Un jour, ils seront repris et entraînés plus loin. Le répit peut être court; il peut aussi durer des siècles, et même sembler indéfini. Les sites préhistoriques se rencontrent dans des endroits où les couches sédimentaires ont subsisté sans trop de dommage. C'est dans ces lieux privilégiés qu'ont été enregistrées les archives de la terre.

                                                                                                                              André Leroi-Gourhan 

 

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Photo M T Peyrin 2013 | Outils © 

 

Avec les bruits humains aux alentours tu sédimentes la pensée quotidienne qui en est le ciment artificiel en cours d'assèchement. C'est presque calme jour après jour bien que tout ce que tu vois, entends, comprends aille à l'encontre de cette immobilisation progressive et délibérée de l'inquiétude. L'inquiétude concerne toujours le vivant et ses apnées perpétuelles de bon sens. La lutte est enragée, l'ambivalence extrême. On veut sauver et détruire presque en même temps. On veut garder sa peau intacte et on en balafre la surface avec des gestes inconsidérés. On ne se ménage pas et on ne ménage pas non plus celui ou celle qui est en face. On va aux plus pressés comme ces manieurs d'armes du moyen-âge qui confondait le poids du métal et la volonté d'épargner l'autre ou soi en donnant un sursis grotesque à l'escotade. L'intention était d'en découdre, au propre et au figuré. D'où vient se goût si morbide de dépecer la chair ou l'esprit ?  Et maintenant de ruiner ( qui est l'équivalent) l'adversaire qui semble avoir accumulé du profit en existant et en thésaurisant sur le principe de l'exploitation de l'homme par l'homme. Débusquer l'intention d'autrui en le pourfendant à l'avance, se mettre à sa place aussi, puisque symétrie, il y a dans la condition vulnérable et mortelle. Cette passion du "bien faire" , qui est le contraire de la pulsion desctructive, s'apprend. Que ce soit du patrimoine ou des idées, il s'agit pour certains d'accumuler des trésors de guerre et de les cacher le plus possible pour ne pas avoir à les partager avec le voisinage. Certains en crèvent sur leur tas d'or en n'étant pas plus heureux que l'artisan contemplant un meuble ou une maison fabriquée de ses mains grâce à ce qu'il a reçu de technique par ceux qui l'ont précédé et entouré un moment. Caresser la matière transformée par une longue patience et un regard soutenu est un plaisir sans prix. A condition que les objets ne deviennent pas des antiquités sous scellés et qu'ils soient accessibles et habitables. C'est la raison pour laquelle tu as autant de déférence pour les vieux outils rouillés, abandonnésau bord d'un antique établi familial, dans un vieux clapier de jardin  et pour les maisons un peu usées . 

 

Entame des Jours | Outils ...


LES MAINS DE CHARLES JULIET, une belle histoire de publication avec Jackie PLAETEVOET aux Editions Sang d'Encre ( Automne 2006)

Note de présentation (Extrait)

"Chez Charles Juliet, de prime abord, les mains semblent les auxiliaires  discrètes de pensées enfouies. Cependant, leur volubilité en contraste avec le hiératisme corporel coutumier de l'écrivain dans les moments publics, a souvent attiré mon attention. L'idée de ce recueil est née de là, elle a rencontré l'enthousiasme d'Armand Dupuy, l'accord non moins spontané de l'éditrice et poète Jackie Plaetevoet, ainsi que l'adhésion immédiate de trois peintres Fanny Batt, Fred Bonna et Tanguy Dohollau. En toute connivence encore, j'ai demandé une préface poétique à Marie-Ange Sebasti, par qui le souffle chaleureux des mots s'est souvent amplifié. Mohammed El Amraoui nous a offert la touche finale dans une postface tout à fait délicieuse autant que bienvenue."

 

Les mains décuplées copie

Le Recueil  LES MAINS DE CHARLES JULIET  tiré en 100 exemplaires numérotés est aujourd'hui épuisé.  C'est en retrouvant des photos relatant un après-midi heureux passé à le fabriquer chez Jackie, que j'ai eu l'idée de ce diaporama. Il est le premier que je réalise sur une plateforme  kizoa .  Le perfectionnement sera pour les prochains. Merci pour l'accueil que vous voudrez bien lui accorder, il s'adresse en priorité à celles et ceux qui ont participé à ce pur moment, leur nom est rappelé dans le diaporama.  

                                                                                    Marie-Thérèse Peyrin